Actuel – 15.06.2017

De la nécessité d’être complet dans ce que l’on transmet

Le secret médical n’excuse pas le défaut d’enquête. C’est ce qui ressort de la prise de position du Conseil suisse de la presse du 6 juin 2017.  

Dans une affaire opposant le CHUV et Le Matin (lire les faits complets ici), le Conseil de la presse admet que «le journaliste dispose du choix des informations qu’il utilise dans une enquête, sauf si les omissions tronquent la vérité». De ce fait et dans ce cas précis, le journaliste n’a pas suivi les recommandations du CHUV. Ce dernier, lié au secret médical et donc incapable de répondre aux questions sur un patient interné contre son gré, avait conseillé au journaliste de prendre contact avec la Justice de paix pour connaître les critères appliqués concernant l’ordonnance de placement.

«Le journaliste n’a pas suivi cette recommandation, ni cherché sur internet ces mêmes renseignements, pourtant facilement accessibles. Les critères permettant un tel placement sont donc absents de l’article. Celui-ci ne mentionne pas non plus le secret médical auquel est tenu le CHUV (…)», mentionne le Conseil de la presse. Ce dernier estime que ces éléments auraient permis au lecteur de se faire une «opinion nuancée».

Le Conseil dénonce un défaut d’enquête et une violation du chiffre 1 de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste» (recherche de la vérité). Il n’a en revanche pas retenu le second reproche adressé au quotidien orange – le fait d’avoir dévoilé l’identité et la pathologie du patient – et a donc conclu que le chiffre 7 (respect de la vie privée) de la «Déclaration» n’avait pas été violé.

 

 

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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