Deux plaintes du milliardaire vaudois Jean Claude Gandur ont été déposées contre le journal genevois. impressum déplore la tendance à «intimider» les journalistes, syndicom dénonce «une attaque contre l’indépendance du journalisme». Par Loïc Delacour
La rédaction en chef a choisi de le communiquer en une de son journal: l’homme d’affaire et mécène Jean Claude Gandur dépose une plainte pénale doublée d’une requête civile contre Le Courrier. En cause, un portrait datant du 16 mai parlant notamment des liens entre son entreprise Addax et le gouvernement nigérien «du très corrompu Sani Abacha». Le texte est jugé diffamant et calomnieux par le plaignant. «Le Courrier maintient ses écrits qu’il juge rigoureux, réagit le média dans un éditorial. A l’instar du Ministère public, qui a classé la plainte pénale. Mais M. Gandur a recouru contre cette décision».
L’affaire sonne comme David contre Goliath, tant le quotidien genevois, qui se bat avec de faibles moyens pour subsister dans le paysage médiatique suisse romand, ne semble pas armé pour se défendre convenablement contre le richissime Vaudois.
Les syndicats soutiennent Le Courrier. Pour syndicom, il s’agit d’une attaque frontale contre la liberté de la presse et l’indépendance du journalisme qui a lieu dans un contexte particulier, les Genevois devant se prononcer le 28 février prochain sur l’extension-rénovation du Musée d’art et d’histoire (MAH) en partenariat public-privé avec la fondation de Jean Claude Gandur.
impressum se dit «particulièrement surpris que Jean-Claude Gandur n’ait pas utilisé les moyens à disposition qui répondent au besoin du débat public et démocratique pour se défendre contre ce qu’il peut estimer une attaque à sa personnalité». L’association professionnelle pense notamment à la possibilité d’une plainte vis-à-vis du Conseil suisse de la presse et au droit de réponse.
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Les réactions complètes:
Les articles du Courrier en liens avec les deux plaintes:
Un travail d’information rigoureux et crucial
Jean Claude Gandur dépose deux plaintes contre Le Courrier
«De quelle marge disposons-nous pour pratiquer notre métier?»
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