Actuel – 03.07.2019

Le vrai journalisme est bien défendu

Par Thierry Meyer

L’article signé Jean-Luc Wenger, intitulé « Quand l’info vaudoise venait de Zurich », paru dans l’édition de juin d’Edito, met en cause mon intégrité professionnelle en avançant la thèse qui voudrait – je résume – que 24heures ait été complaisant avec certains cercles de pouvoir, notamment lorsque j’en étais le rédacteur en chef. Prétendre, dans une démonstration lapidaire qui ne repose sur aucun argument sérieux, que j’ai fait passer mes « ambitions personnelles » avant mon devoir professionnel relève au mieux de la médisance crasse, au pire de l’opération de dénigrement.

Je n’entends pas ici me justifier. Je n’ai pas à le faire. J’ai pour moi ma conscience, et l’acharnement avec lequel j’ai défendu pendant plus de onze ans le titre que je représentais, sa formidable rédaction, et l’exercice professionnel, indépendant et responsable du journalisme. Souvent face aux « puissants », devant le Conseil de la presse, ou devant les tribunaux.

Je note simplement que Jean-Luc Wenger a délibérément choisi de ne pas me contacter avant de rédiger son texte, préférant fouler au pied les principes déontologiques dont sa publication et le syndicat qui s’en proclame l’éditeur se prévalent. Mélangeant allègrement les insinuations, les partis pris, l’anonymat des sources et le commentaire, M. Wenger se livre à une charge unilatérale, sans preuve ni souci d’établir les faits. Un simple coup de fil lui aurait appris, entre autres, en quoi consiste le travail d’un rédacteur en chef – par exemple de veiller à la qualité et à la véracité des informations qui sont publiées. Il lui aurait aussi été rappelé quelques enquêtes et sujets majeurs que 24heures a sortis durant la décennie citée. En dresser la liste serait fastidieux, et surtout très long.

Car voici l’essentiel. Au-delà de ma personne, cet article est d’abord une insulte à l’intelligence des journalistes de 24heures qui exercent et ont exercé leur métier avec passion, intégrité et professionnalisme. Imaginer un seul instant que l’on puisse étouffer par quelque dessein caché le moteur même de ce qui anime les journalistes en dit long sur la pertinence de l’auteur. Qui nous rassure pleinement : voilà le vrai journalisme bien défendu !

 

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