Dans notre nouvelle rubrique, des collègues vous dévoilent leurs secrets professionnels. Choisir un titre fait partie des bases artisanales du journalisme – et reste pourtant toujours un défi. Six professionnels des médias nous ont révélé leur secret professionnel en matière de choix de titre. L’un d’entre eux est Philippe Simon, chef d’édition au quotidien « Le Temps ».
A faire et à ne pas faire
Ce que vous devriez éviter :
- les tournures passives ;
- le double point (« Mercure : une contamination moins importante qu’on le craignait) ;
- le mot-clé doit servir à signaliser ce type d’information ;
- les formulations rebattues : « Ces xxx qui … », « Quand xxx … » ;
- les jeux de mots quand ils ne servent pas le propos ;
- de chercher à tout dire dans un titre
- le chapô (au « Temps » en tout cas) est là pour détailler l’information.
Pour que ça tienne la route, il faut :
- lire le papier en entier;
- faire confiance aux propositions de titre(s) faite(s) par le rédacteur : même si elles sont trop longues ou un peu moches, elles donnent souvent la matière centrale de la réflexion;
- être un minimum à l’aise, intellectuellement, avec les concepts que le sujet brasse ;
- ensuite, je me livre à une forme de dérivation, mais elle est difficile à « décrire » précisément. Je dirais que j’essaye de métaboliser les concepts contenus dans le sujet, sa dynamique (?), et que je joue ensuite par associations d’idées
- que ce soit par synonymie ou par métaphore. L’essentiel étant d’arriver au final à un titre qui soit séduisant, informatif, et qui ne trahisse pas le contenu ;
- enfin : convaincre le rédacteur de la justesse de tout ça.
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