Sonia Zoran, 45 ans, a reçu le prix Dumur, décerné ce mercredi 18 novembre à la Maison de la communication, à Lausanne. Il récompense sa série radio de l’été, «Eclats de Méditerranée», et l’ensemble de son oeuvre, du Nouveau Quotidien à la RTS.
Hommage de Marc-Henri Jobin, directeur du CFJM, à sa voix chaude, son écoute, son «sens inné du reportage». Hommage d’Anna Lietti, de L’Hebdo, dans son laudatio, à «un moment de cinéma que je ne suis pas prête d’oublier, un moment de silence à Lampedusa. Tu chuchotais juste quelques mots, pendant que les gens sur le quai et les réfugiés sur le bateau se regardaient. J’ai vu ce bateau, j’ai vu les exilés sourire. C’est la magie de la radio quand elle est faite avec talent.»
Sonia Zoran aurait aimé recevoir ce prix une autre année. Pas quelques jours après les attentats de Paris. Elle a rendu hommage à ceux qui l’ont aidée, inspirée. Anna Lietti qui lui a appris à choisir les mots, Jacques Pilet l’audace, Bertil Galland à regarder ce que les gens mangent. Frank Musy à la RSR, et aussi les techniciens de la radio pour leur qualité d’écoute.
Dans ses chroniques, ses reportages, Sonia Zoran a appris à dire «je». «Pour moi le journalisme n’a jamais été un rôle. C’est la vie.» Mais si elle dit «je», c’est aussi pour fuir le «nous». Au sens de: «eux et nous». Elle craint aujourd’hui ce besoin d’homogénéisation qui peut rendre impossible de douter.
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