Actuel – 05.07.2013

Vente de Naxoo, le référendum est lancé

 

 

Le référendum contre la vente de 022 Télégenève-Naxoo est lancé.

Par Helen Brügger

Les motivations du référendum tiennent essentiellement en deux volontés: 1. la défense de l’emploi: le contrat de vente prévoit la possibilité de licencier dix pour cent du personnel chaque année pendant cinq ans, et 2. la défense de la convention collective: la vente est celle d’une société qui a signé une convention collective à une société qui a refusé d’en signer une.

Le 21 juin, le personnel de Naxoo a envoyé une lettre ouverte au conseil municipal genevois et s’est rendu en cortège à l’Hôtel-de-Ville. Dans cette lettre, UPC Cablecom, qui a repris Naxoo, est décrite comme une entreprise socialement et économiquement peu scrupuleuse. Selon le syndicat Syndicom, cette entreprise n’aurait pas respecté son engagement pris depuis 2006 dans la «Convention d’actionnaires», c’est-à-dire de développer l’offre 3xPlay (TV, radio – Internet – Téléphonie) au sein de Naxoo. Elle aurait usé de son droit de blocage pour empêcher des projets de développement technologique, proposés à l’interne et allant dans ce sens, pour pouvoir finalement reprendre Naxoo. La lettre ouverte fait aussi état d’une décision du conseil municipal de la Ville de Genève du 9 mai 2012, qui avait pris soin d’exiger du repreneur qu’il s’engage à conserver les employés et les postes de travail sur la place de Genève.

Or, dans le contrat de vente avalisé par les instances politiques, le démembrement de Naxoo est programmé. Non seulement, ce contrat confirme que quoiqu’il advienne, la Ville de Genève accepte que tous les clients intéressants pour le développement du 3xPlay soient «migrés» dès cet automne de Naxoo à UPC Cablecom à Zürich et Yverdon. Mais de plus, ce contrat de vente donne l’autorisation de licencier jusqu’à dix pour cent du personnel par an pendant cinq ans, puis les survivants sans aucune limitation après ce délai de cinq ans, sans aucune garantie de la CCT, de mesures d’accompagnement social et de la caisse de retraite. Les responsables d’UPC Cablecom auraient confirmé au syndicat que la société Naxoo disparaîtrait dans un délai de six à dix-huit mois suivant la vente des actions de la Ville.

Cette privatisation, outre ses aspects sociaux, comporte un volet médiatique important. Les opposants à la vente ont en effet fait part de leurs craintes que l’offre de base pour les téléspectateurs pourrait être revue à la baisse, comme cela s’est passé ailleurs où UPC Cablecom a pris le contrôle sur le réseau câblé. En 2012, la commune de Riehen près de Bâle, confrontée elle aussi à un projet de privatisation, à donné raison avec une écrasante majorité aux référendaires de gauche. L’argument décisif contre la vente à UPC Cablecom était le non à un réseau câblé privé plus cher, moins démocratique et contrôlé par une entreprise américaine.

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