Dans la branche de la presse et des médias électroniques, exercer son métier comme journaliste libre ou freelance est une pratique répandue, et qui peut favoriser l’autonomie. Les journalistes libres sont cependant exposé-e-s à des difficultés croissantes concernant la rémunération de leur travail.
Par Mathilde Matras, secrétaire régionale chez syndicom
Un sondage mené en 2021 par syndicom auprès de 178 professionnel-le-s des médias libres, indépendant-e-s ou freelance montre en effet que 37% d’entre elles-eux complètent leur revenu par une activité en tant que salarié-e-s. Pour quelles raisons ces personnes ne parviennent-elles pas à vivre pleinement de leur activité dans le journalisme ?
Les journalistes libres : quels droits collectifs ?
S’agissant des assurances sociales, il existe une caisse de pension pour les professionnel-le-s des médias travaillant comme libres, freelance ou indépendant-e-s. En matière de rémunération, la CCT pour les médias privés de Suisse romande reconnaît que le travail des journalistes libres et/ou freelance structure la branche tout comme le travail salarié. Elle prévoit en effet un statut de collaborateur-ice externe, à qui sont reconnus certains droits. Enfin, cette CCT contient un accord sur les tarifs, qui fixe une rémunération au temps, en principe plus avantageuse que la rémunération au volume.
Cependant, l’application des barèmes de la CCT est loin d’être satisfaisante. Des témoignages indiquent que les tarifs appliqués, souvent en dessous des minimas, ne prennent pas en compte le temps passé à l’exécution d’un mandat et qu’ils dépassent rarement le tarif de la demi-journée. De plus, les tarifs prennent la forme d’un forfait, ce qui détourne le sens initial que la CCT entend donner à une rémunération au temps.
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Outre ces difficultés, des pratiques douteuses envers les journalistes libres sont à noter. Par exemple, il arrive que des médias invitent un-e journaliste à soumettre différentes idées en se réservant la possibilité d’en sélectionner une, sans rémunérer les idées non retenues.
Constitution d’un groupe de pairs chez syndicom en Romandie Syndicom propose aux journalistes libres, freelance ou indépendant-e-s de se fédérer pour mettre en commun leurs expériences et revendiquer des conditions de travail décentes. À l’image de ce qui existe en Suisse alémanique, le groupe de travail des libres constitué en Suisse romande au sein de syndicom a vocation à grandir. Il permettra de développer une solidarité entre pairs pour discuter des pratiques de facturation, des méthodes de négociation, des moyens d’obtenir des garanties contre le travail gratuit. Il permettra ainsi de définir des stratégies pour améliorer les conditions de travail de façon collective. Tu peux t’adresser à mathilde.matras(a)syndicom.ch pour participer ou en savoir plus.