Le politicien bâlois Johannes Sieber (PVL) relance une initiative en faveur d’un soutien cantonal aux médias. Chaque année, le canton de Bâle-Ville investit quelque 140 millions de francs dans la promotion culturelle. Or, selon Sieber, cet argent perd de son effet s’il n’y a pas de couverture médiatique des activités soutenues. Il demande donc que le canton ne finance pas uniquement la culture en tant que telle, mais aussi sa médiation — autrement dit : le journalisme culturel.
Le Grand Conseil de Bâle-Ville a adopté votre motion visant à ce que l’Etat soutienne le journalisme culturel. Pourquoi l’Etat devrait-il intervenir ?
Le canton de Bâle-Ville investit en effet chaque année plus de 140 millions de francs dans la production culturelle. Toutefois, comme les médias couvrent de moins en moins la culture, cette offre culturelle devient de moins en moins visible. Ce sujet fait l’objet de peu de débats en public, ce qui réduit son impact.
Comment ce soutien devrait-il fonctionner ?
Dans ma motion, je ne propose pas de modèle précis. Il ne serait pas souhaitable que le politique impose un cadre rigide au secteur, car cela susciterait des résistances. Nous devons d’abord réfléchir ensemble à la manière dont cela pourrait fonctionner.
Ce modèle pourrait-il servir de référence à d’autres cantons, voire à la Suisse entière ?
Je le crois, en tout cas dans le domaine du journalisme culturel. Ce débat est délicat. Certains élus craignent qu’un soutien public remette en cause l’indépendance des médias en tant que quatrième pouvoir. L’indépendance des médias est un sujet qui fait l’objet d’un véritable mantra et qui serait soi-disant sacrifiée. Pourtant, les subventions aux médias existent depuis longtemps. La difficulté réside dans la recherche de modèles viables et pérennes.
En ce qui concerne la médiation culturelle, nous disposons déjà d’une base légale, pas seulement à Bâle. Si l’on considère le journalisme comme une forme de médiation, alors nous avons le cadre légal pour renforcer le journalisme culturel. Et je suis convaincu que les enseignements que nous tirerons ici seront utiles ailleurs aussi.
Johannes Sieber est député au Grand Conseil de Bâle-Ville (Parti vert’libéral, PVL) et membre du comité de l’association Medienzukunft Basel.
