Making a Murderer, enquête en 10 épisodes diffusée le 18 décembre dernier sur la plateforme en vogue, passionne et dérange. L’information subit-elle la loi des séries? Par Loïc Delacour
Durant la pause hivernale, les millions d’utilisateurs de Netflix ont pu dévorer les 10 heures du captivant documentaire Making a Murderer produit par l’entreprise américaine. La série raconte l’histoire invraisemblable de Steven Avery, emprisonné à tort pendant 18 ans pour un viol qu’il n’a pas commis, puis accusé d’un meurtre peu de temps après sa sortie de prison. Le parti pris par les réalisateur laisse penser que Steven Avery est peut-être à nouveau la victime d’une terrible erreur judiciaire.
Quelques heures après la diffusion des dix épisodes, des milliers d’américains ont demandé la libération d’Avery ou l’ouverture d’un nouveau procès. Une pétition requérant la grâce du condamné, signée par près de 130 000 personnes, a également était transmises à la Maison Blanche qui a répondu ne pas pouvoir entrer en matière.
Mais après les acclamations d’un public criant justice, les premières critiques sont apparues. Certains journalistes ayant suivi le cas à l’époque (entre 2003 et 2013) reprochent la subjectivité des réalisateurs qui n’auraient pas montré certains éléments à charge contre Steven Avery.
Suivant la mode des séries addictives, la production a-t-elle voulu transformer un documentaire en fiction pour mieux captiver l’audience? La réponse ne saurait tarder. Rebondissant sur la polémique, d’autres médias ont décidé de reprendre l’enquête. La chaîne Investigation Discovery a promis de sortir prochainement son propre documentaire apportant des éléments critiques «oubliés» par l’enquête de Netflix.
Pour en savoir plus sur les coulisses de la série, et notamment comment les réalisateurs ont travaillé pendant plus de dix ans sur cette enquête, lire l’article du New York Times: Behind "Making a Murderer", a new documentary series by Netflix.
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