Florent Hiard est journaliste au quotidien La Côte. Il est l’un des fondateurs du réseau Collectif pour le Journalisme Climatique Suisse.
Pendant longtemps, le climat a été limité à son aspect scientifique. Tout au plus devenait-il un fait divers parmi d’autres lors de catastrophes naturelles ou de quelques discussions politiques à son encontre.
Mais à mesure que ses impacts augmentent dans nos régions, affectant la santé, l’économie ou encore l’agriculture, canicules et autres sécheresses changent de statut. Ils deviennent des sujets de société à part entière. Petit à petit, l’ensemble des rubriques de nos médias se les approprient, chacune à leur sauce.
La nécessité d’adapter nos sociétés en profondeur est un vivier sans fin pour faire sortir le climat des rubriques scientifiques dans lesquelles il était cantonné jusqu’ici. C’est d’autant plus bénéfique que ce sont des domaines face auxquels l’angle scientifique n’est pas forcément le plus approprié. Les péripéties parlementaires de feu la loi CO2 ou les rouages de la finance durable en sont de bonnes illustrations.
Sans nous en rendre forcément compte, nous sommes tous et toutes devenus des journalistes climatiques. Le Collectif pour le Journalisme Climatique Suisse s’est lancé dans ce contexte. Prenant exemple sur des réseaux similaires se développant déjà à l’étranger, son but est notamment d’échanger sur nos pratiques et sur comment les faire évoluer.
Car le climat nécessite une couverture médiatique nouvelle. Un premier pas a été fait cet été, dans de nombreux journaux dont La Côte, en changeant notre façon d’illustrer les vagues de chaleur. Fini les photos d’enfants jouant dans l’eau ou mangeant une glace quand l’article associé parle des dangers des canicules pour la santé.
Ce n’est cependant qu’un début. Comment ne pas tomber dans le greenwashing face à certaines solutions trop prometteuses ? Comment, et faut-il, maintenir un minimum de positivité dans tout cela ? Comment dialoguer avec les climato-sceptiques et climato-rassuristes ? Comment, finalement, créer des synergies entre l’ensemble des journalistes d’un même média, toutes rubriques confondues, pour aborder cette thématique dans toute sa complexité ?
Ce sont autant de discussions, entre autres, qui se mettent en place au sein du Collectif, mais qui devraient aussi se tenir plus sérieusement dans l’ensemble des rédactions.
Sabrina Weiss : Un sujet qui touche tous les aspects de la vie
Votre commentaire