Actuel – 05.02.2018

La COFEM préconise une aide directe aux médias en ligne

Dans son papier de discussion sur «les spécificités des médias à l’ère numérique», la Commission fédérale des médias (COFEM) avance l’idée d’une aide publique à l’offre digitale.

Le 22 janvier dernier à Berne, la COFEM a présenté des mesures en vue de l’organisation future du paysage suisse des médias, avec la question de savoir comment la politique pourra façonner ce paysage. La COFEM rappelle qu’en raison des spécificités des médias, à l’ère numérique également, les conditions d’un marché totalement dépourvu de réglementation ne suffisent pas à fournir les services journalistiques nécessaires à la société et à la démocratie. La commission note également qu’il faut permettre davantage de concurrence tout en veillant à ce que les contenus journalistiques parviennent au public.

Trois domaines de mesures sont distingués par la COFEM, qui propose de réformer l’aide au média, d’adapter le service public et de prendre des mesures visant à encourager une utilisation responsable des médias.

Les médias en ligne ont droit à une part de la redevance

Selon une expertise économique qu’elle a réalisée, la commission affirme qu’en raison du fonctionnement du monde numérique, le journalisme en ligne socialement responsable risque d’être supplanté par des offres pseudo-journalistiques et que seul un soutien par des fonds public permettrait de le maintenir. La COFEM préconise ainsi d’étendre le soutien sous la forme d’une quote-part de la redevance au monde numérique.

Dans une perspective à plus long terme, lorsque les radios et télévisions linéaires perdront de leur importance et tous les médias seront diffusés via l’internet à large bande et les contenus probablement utilisés principalement à la demande, la commission considère que le mandat de la SSR doit être renégocié. Au vu des changements radicaux de comportement des utilisateurs, la COFEM se demande également s’il est juste de limiter le service public à un seul fournisseur et si le financement par la publicité conserve sa nécessité dans ce futur tourné vers la consommation à la demande.

La numérisation posant des exigences élevées en termes de compétence médiatique des utilisateurs, la COFEM considère que cette compétence doit être promue. Le but étant pour tous de pouvoir évaluer la fiabilité et les intérêts des sources consultées, et comprendre le fonctionnement du journalisme et des réseaux sociaux.

Les éléments détaillés de ce document de la COFEM sont à lire dans un article publié dans le prochain numéro d’EDITO f – 1/2018.

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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