Les principaux copropriétaires du quotidien, Tamedia et Ringier, avaient fixé un délai au 30 novembre pour la vente du Temps. Deux mois et demi plus tard, le dossier reste manifestement ouvert. Parce que le prix de vente doit baisser ?
A en croire un article du Temps, le 25 janvier, deux repreneurs potentiels, le patron de Hublot, Jean-Claude Biver, et le groupe L’Agefi « ont jeté l’éponge, dissuadés par le prix exigé, entre 12 et 20 millions de francs selon une estimation que les deux propriétaires ne commentent pas ».
Dans « Le Matin Dimanche » du 9 février, Peter Wanner, président du groupe AZ Medien, va dans le même sens : « Il faut au moins avoir l’espoir de retrouver un jour son investissement de départ. Dans ces conditions, vous ne pouvez pas demander 15 ou 20 millions. C’est trop cher. Si le prix de vente avait été plus raisonnable, j’aurais pu y penser. »
Deux hypothèses sont avancées par les observateurs attentifs du dossier : soit les propriétaires du Temps attendent une offre à la mesure de leurs attentes, soit ils se satisfont d’une baisse de prix qui serait confirmée par le marché, ce qui permettrait à l’un des deux (probablement Tamedia) de racheter seul le titre à bon compte. Et sans craindre de réaction de la COMCO, ayant montré qu’il n’y avait pas d’autre repreneur crédible.
Et le Cercle des Amis du Temps ? Il a recueilli près de 700 signatures à son Appel du 16 janvier, et annoncé le 29 janvier qu’il prenait contact avec les représentants des deux co-propriétaires, parce que « des personnes intéressées d’investir des sommes importantes dans le Temps se sont manifestées. »
Mais pour en faire quoi ? Au-delà du prix d’acquisition, ce sont sans doute bien plus les coûts d’exploitation qui inquiètent des repreneurs éventuels. Et si l’enjeu, plutôt qu’un journal, était surtout la marque « de référence », reconvertible en presse principalement numérique ?
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