Editorial 15/5, octobre 2015
La question posée par le traitement du drame des réfugiés est celle de l’angle. Sommes-nous toujours conscients de ce qui guide nos choix éditoriaux? Nous ne pouvons prétendre que c’est l’actualité seule, selon des critères qui seraient mesurables et objectifs. L’émotion, trop humaine, y a sa part.
u cours de l’été 2015, brusquement, la compassion a envahi l’information. Est-ce sain, nécessaire, légitime? La quête du public prend aussi sa part. Les médias ont-ils tourné avec le vent de l’opinion? L’ont-ils anticipé? Accentué?
Ce sont toutes ces questions que nous nous sommes posés en observant le spectaculaire changement de ton des médias, partout en Europe, et en lisant la série d’appels à aider les réfugiés. Pour bien y répondre, il faudrait une analyse exhaustive des données (data) sur les titres, les images, les mots employés. Mais il y a de quoi réfléchir à ce que Michel Jeanneret appelle l’oscillation des médias, si bien illustrée par les couvertures successives du Blick !
Est-ce pour séduire tout le public, quand il est très divisé, qu’un journal choisit de nourrir l’opinion dans un camp puis dans l’autre? Est-ce une bonne manière d’y parvenir? Et quand on a vu revenir, en octobre, des titres la crainte d’un afflux ou de ses conséquences, est-ce le signe que la presse hume l’opinion afin de lui plaire?
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