Editorial 15/4, septembre 2015
A quoi servent encore les syndicats dans un secteur chamboulé par les concentrations et la révolution numérique? Qu’ont-ils à dire sur la politique des médias et le service public, ces deux gros chantiers ouverts? Les entend-on? En termes plus crus: en quoi vaut-il la peine de payer une cotisation qui n’est pas négligeable?
Du débat auquel nous avons convié les responsables d’impressum, de syndicom et du SSM, il ressort, je crois, deux principaux constats.
Le premier, c’est l’importance croissante du lobbying. Quand l’économie ne suffit plus à assurer une bonne diffusion de l’information indépendante, il est temps de rappeler au monde politique que le journalisme exerce une mission démocratique méritant du soutien.
Le second, c’est que l’enjeu principal n’a pas changé. Il reste d’obtenir et de renouveler des conventions collectives. Onze ans ont passé depuis la résiliation de la CCT dans la presse en Suisse alémanique et au Tessin. Une génération, comme le dit Stephanie Vonarburg (syndicom). Est-ce un combat dépassé? Non, parce qu’il ne s’agit pas seulement de défendre des emplois individuels; il s’agit de défendre une profession ayant ses exigences et méritant ainsi (dans la mesure du possible) la confiance du public.
A ce titre, il n’est pas admissible que les principaux groupes de presse en Suisse affichent des résultats financiers insolents et refusent toujours une CCT à la majorité de leurs employés.
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