66 ou 128 ? Coup sur coup, anticipant les fêtes de fin d’année, deux organisations de défense de la liberté de presse publient leur décompte funèbre. Du simple au double, que croire ?
Les deux. Parce que leurs critères sont différents et clairement stipulés. Reporters sans frontières ne recense que les professionnels des médias « dont RSF a pu établir de façon avérée qu’ils ont été tués à cause de leurs activités de journaliste. Il ne comprend pas ceux, tués ou assassinés pour des motifs indépendants de leur profession ou pour lesquels le lien avec leur travail n’a pas pu encore être confirmé. » A Genève, Presse Emblème Campagne (logo en illustration) applique une prudence inverse, comptant large par incertitude. Son communiqué précise que dans ses décomptes depuis 2006, « la PEC tient compte des journalistes inentionnellement visés en raison de leur métier et à la fois de ceux tués de manière accidentelle ou non volontaire. Il est en effet très difficile de déterminer la cause des décès, les versions étant souvent très différentes selon les sources. En 2013, la PEC estime à environ la moitié des journalistes tués ceux qui ont été visés de manière intentionnelle. » Tiens, ça correspond à peu près au nombre mentionné par RSF.
Dans les deux décomptes, le nombre de tués est proche de celui de 2013. Comme on peut s’en douter, le Moyen Orient est la région du monde la plus dangereuse pour l’exercice du métier. RSF signale aussi le nombre de « net-citoyens et citoyens-journalistes » tués (19), et attire l’attention sur le nombre croissant d’enlèvements : 119 cas en 2014.
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