Portraits du paysage – 25.01.2018

« No Billag », ou l’ascenseur émotionnel

Il y a d’abord eu l’entrée à l’AJM, l’Académie du journalisme et des médias, et donc l’entrée dans le monde du journalisme. Bonheur. Un rêve devenait réalité. Les deux ans du master sont passés très vite, et voilà qu’au printemps, même pas encore diplômée, je décroche un stage RP dans une radio locale. Joie. Joie de trouver un travail après les études, alors qu’un destin tragique nous était prédit par la majorité des intervenants qui nous formaient. Soulagement.

J’entrai alors avec un grand enthousiasme dans le monde du travail en août, heureuse de me consacrer à 100% à ce qui me plait. Premiers mois d’intégration, d’apprentissage. A nouveau, joie. Puis l’été laissa sa place à l’automne. Rapidement l’hiver chassa l’automne. Et soudain, paf, le spectre «  No Billag » débarqua avec force dans toutes les rédactions des médias locaux  et de la SSR. Angoisse. Stupeur. Depuis de longues semaines, la candeur et la fraîcheur ont laissé leur place à la remise en question. Des questions, certes, absurdes, mais qui me traversent malgré tout l’esprit: ai-je bien fait de choisir cette voie? quelle est ma légitimité de journaliste?
Il est aussi difficile, par moments, de ne pas ressentir de culpabilité, ni de prendre personnellement les arguments des initiants. Suis-je à ce point inutile?
Et puis, que répondre à cette accusation faite à la jeunesse: « ils ne consomment plus les médias comme leurs parents », alors que j’ai autour de moi tellement de personnes de mon âge qui s’informent par les canaux traditionnels? Cette généralisation fait mal. Ou alors, c’est moi qui vieillis mal… 
Mais quand le coeur m’emporte trop loin, heureusement que la raison est là pour me remettre sur les rails. L’effet « No Billag » est double: il démotive certains jours, il rebooste à d’autres moments.
Tout va bien aller. Et si tout va vraiment bien, bonheur, j’aurai même la chance de terminer mon stage et d’obtenir ce fameux RP. Je pourrai alors continuer à raconter ces femmes, ces hommes, ces forces et ces faiblesses qui font ma région. Joie.

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