Jamais depuis sa création en 1977, le Conseil suisse de la presse n’avait reçu autant de plaintes. L’institution en a enregistré 127 sur l’année 2017.
«Je ne me l’explique pas vraiment», réagit Dominique von Burg, président du Conseil suisse de la presse (CSP). «Mais ça reste erratique. Dans ces chiffres-là, on reste dans la norme. Je ne peux pas dire que les journaux sont plus mauvais». La moyenne des plaintes tourne autour de 80 par an. En 2017, sur les 127 plaintes, le Conseil suisse de la presse a pris position sur 53 plaintes et liquidé, donc n’est même pas entré en matière, par rapport à 90 procédures.
Par le passé, quelques rédactions ont omis de tenir leurs lecteurs au courant des décisions du Conseil de la presse lorsqu’elles ont été blâmées. Les médias sont pourtant tenus de publier au moins un bref résumé de la décision du CSP, selon la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste». Depuis l’année passée, ce dernier publie les noms des médias qui ne s’acquitteraient pas de cette obligation. En 2017, tous sans exception, ont rendu compte de la prise de position de l’organe, se réjouit le Conseil suisse de la presse dans un communiqué.
À partir de 2018, le CSP a adopté une modification de son règlement. Si la procédure reste gratuite pour les particuliers, les plaignants qui se font représenter par un avocat et les organisations, entreprises et institutions devront s’acquitter de frais d’un montant de 1000 francs. «Les associations qui ont peu de moyens peuvent faire une demande pour diminuer ce montant. Je ne pense pas que cela va être un frein pour les plaignants. Et si cela peut faire réduire le taux de plaintes abusives, alors c’est tant mieux», selon Dominique von Burg. Ce montant perçu donnera également un bol d’air à l’instance de plainte pour les questions déontologiques, qui a des difficultés financières persistantes.
Sylvain Bolt
Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.
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