Le rejet par plus de 70% des votants de l’initiative «No Billag» a suscité des réactions dans le monde des médias. Voici une sélection non-exhaustive.
Le Syndicat suisse des mass media SSM s’est dit «soulagé» et «satisfait» du verdict des urnes: «le peuple suisse a fait le choix de la sagesse». Pour le SSM, qui a combattu de toutes ses forces l’initiative No Billag, le maintien des quelque 13 000 places de travail assuré par ce verdict populaire est un important succès. «Il faut aujourd’hui remercier le personnel des radios et TV financées par la redevance pour avoir, dans un contexte très difficile, continué d’assurer, jour après jour, un travail de qualité pour offrir à la population suisse un service professionnel et des émissions de grande valeur.» Le syndicat a également indiqué que «les réformes annoncées par la SSR ne doivent donc pas être un plan de démantèlement mais renforcer le paysage audiovisuel et sa capacité de résistance aux crises.»
Syndicom évoque «une victoire d’étape pour le service public et la diversité de la presse. Le rejet de No Billag est un appel lancé aux milieux politiques pour qu’ils continuent à soutenir l’ATS et la lutte pour une ATS forte».
Un signal clair pour le service public dans les médias ! https://t.co/mp7Gyk2RQv #medias #nobillag pic.twitter.com/duPH4dMHkN
— syndicom (@syndicom_fr) 4 mars 2018
Pour Impressum, le rejet massif de l’initiative «confirme l’attachement des citoyens à des médias de qualité. Il faut s’attaquer de toute urgence maintenant à la situation de la presse écrite et des médias en ligne, que les politiques prennent des mesures très rapidement en vue de contrecarrer la forte érosion du financement privé des médias qui est une menace pour la démocratie». Et pour l’association, «c’est le public qui est gagnant, il pourra disposer de médias lui permettant de se forger librement son opinion, ce qui est un véritable atout pour la démocratie.» La Fédération suisse des journalistes estime encore «qu’il ne faut plus hésiter à aller de l’avant pour l’avenir de nos médias qui contribuent à la formation de l’opinion publique et sont indispensables aussi pour la démocratie».
Dans l’émission Forum de la RTS, la conseillère fédérale Doris Leuthard a dit souhaiter que la SSR puisse continuer à offrir de la qualité dans toutes les langues. «Cela montre premièrement qu’on s’intéresse aux médias; deuxièmement que le peuple suisse a réalisé qu’il faut un service public, qu’on ne peut pas travailler qu’avec des recettes purement commerciales; et troisièmement que la SSR joue un rôle important au niveau national pour garantir la cohésion et l’accès pour tout le monde au même prix.»
La SSR a annoncé « ne pas rester immobile », selon son directeur
Après le non à #NoBillag, la SSR « ne reste pas immobile », selon son directeur Gilles Marchand. Un plan « d’efficience et de réinvestissement » de 100 millions de francs sera mis en oeuvre dès 2019 et sur 5 ans. Des emplois seront également touchés. #CHvote https://t.co/dbkcPFM54Y
— RTSinfolive (@RTSinfolive) 4 mars 2018
« Après des mois de débat, le travail des employés de la SSR est reconnu » par le peuple suisse. L’émotion d’@alainrebetez après le refus de l’initiative #NoBillag. #Chvote pic.twitter.com/OUITy9OO3l
— RTSinfolive (@RTSinfolive) 4 mars 2018
Et quelques échos de l’étranger:
La Suisse rejette le No Billag et sauve son média de service public https://t.co/RWRZZsKFPz
— RTBF info (@RTBFinfo) 4 mars 2018
Radio-Canada évoque « la défaite cinglante » des partisans du oui. En France, Libération parle d’une « forme de légitimation ». En Belgique, la RTBF estime que le vote « relance la question de la redevance partout en Europe ».
#NoBillag 4 pistes pour le dessin de @chappatte dans @letemps pic.twitter.com/bDgNMnDInH
— Aïna Skjellaug (@AinaSkjellaug) 4 mars 2018
Sylvain Bolt
Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.
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