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Actuel – 01.04.2016

Retour sur la libération de Florence Hartmann

Arrêtée jeudi 24 mars à la Haye, la journaliste française Florence Hartmann a été libérée après 6 jours de prison, mardi 29 mars. L’affaire ne devrait pas en rester là. Par Sylvain Bolt.

Venue couvrir le procès de dernier acte du procès de l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, l’ancienne correspondante du Monde dans les Balkans avait été arrêtée par les gardes du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) jeudi 24 mars.

A l’origine de cette arrestation, une procédure et une controverse vieille de 10 ans. Alors qu’elle avait mis sa carrière de journaliste entre parenthèses entre 2000 et 2006, la Française de 53 ans avait occupé le poste de porte-parole de la procureure du TPIY, Carla Del Ponte.

Elle raconte son expérience dans un livre « Paix et châtiments » publié en 2007, livrant au passage quelques informations confidentielles au sujet de l’implication de l’Etat serbe dans le massacre de Srebenica. Des documents qui prouvaient selon la journaliste l’implication directe de la Serbie dans les crimes commis en Bosnie. Ces révélations lui avaient valu une condamnation à 7000 euros d’amende pour outrage à la Cour 2009. Pour non-exécution du paiement, la condamnation s’était transformée en sept jours de prison.

Les protestations ont été immédiates, notamment Carla Del Ponte qui a dénoncé le « ridicule » de la situation. Mais également la Fédération Européenne des journalistes (FEJ), qui a exigé la libération immédiate de Florence Hartmann. Une FEJ estimante notamment que « sa détention en isolement et que la peine de prison qui lui a été infligée sont totalement disproportionnées. »

Une pétition a d’ailleurs récolté plus de 4000 signatures:

  Le journal « Le Monde » s’est aussi offusqué de la condamnation :

C’est finalement mardi 29 mars que Florence Hartmann a bénéficié d’une libération anticipée. Elle aura passé cinq jours en détention.

«Le fait que Florence Hartmann ait accompli les deux tiers de sa peine et son comportement exemplaire dans le quartier pénitentiaire des Nations unies ont plaidé en faveur d’une libération anticipée», a déclaré le président du Tribunal, l’Américain Theodor Meron. «Elle se réjouit de retrouver ses enfants et sa famille et de discuter avec nous des mesures à prendre pour la suite», avait indiqué peu avant sa libération son avocat, Guénaël Mettraux.  Affaire à suivre donc.

 

 

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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