EditoRialement – 11.06.2015

Servir le public

Editorial 15/3, juin 2015

Ce qui brouille le débat sur le service public, c’est qu’on mêle l’idéal et la réalité. Si on devait partir de zéro, créer un service public dans les médias en Suisse, on ne ferait pas la SSR. Il n’y a aucune raison, en 2015, de confiner le service public à des programmes de radio et de télévision, tout en leur y accordant une position dominante et un mandat très large.

Les propositions visant à réduire le service public à la production de contenus, plutôt qu’à leur diffusion, ou à introduire une notion de complémentarité (qu’il fasse seulement ce que le privé ne fait pas) peuvent paraître logiques et sensées.

Mais vouloir «redimensionner» le service public, c’est prendre le risque de jeter la proie pour l’ombre. Si la SSR assure aujourd’hui une information de qualité, c’est d’abord parce qu’elle en a les moyens; si cette information touche une large audience, c’est en bonne partie parce qu’elle dispose d’une position favorable et s’est acquise l’attachement du public. Les médias privés, en crise de modèle économique, seraient-ils en mesure de proposer une alternative? C’est, nous semble-t-il, un aspect essentiel à prendre en compte dans ce débat qui promet d’être passionant.

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