Les collaborateurs en grève de Tamedia ont manifesté mercredi à la mi-journée devant la tour de l’éditeur à Lausanne. Le mouvement est maintenu en attendant les résultats d’une séance de conciliation jeudi.
Réunis en assemblée générale à 14h, les représentants des rédactions romandes et des syndicats syndicom et impressum ont décidé de:
- Prendre acte de la volonté de Tamedia de reprendre les négociations, prioritairement sous l’égide de l’office de conciliation du canton de Vaud.
- Mandater sa délégation – membres du personnel et syndicats – d’aller négocier jeudi.
- Poursuivre la grève.
Tamedia avait demandé aux grévistes de cesser « immédiatement » leur grève, menaçant de résilier la convention collective de travail (CCT) et l’accord interne. A ses yeux, cette grève est « illicite » et « disproportionnée ». Et la grève doit selon Tamedia se rapporter à la relation de travail, devant ainsi tendre à l’obtention de conditions de travail déterminées, par exemple l’obtention d’un plan social.
Grève à Tamedia: dans un mail interne envoyé ce matin, l’éditeur menace de virer les grévistes. @RTSinfo pic.twitter.com/EVXNzVSBqv
— Rouven Gueissaz (@rgueissaz) 4 juillet 2018
Grève licite selon les syndicats
«Selon nous, la grève est légale. Avant d’entamer cette grève, nous avons demandé un avis de droit à nos avocats que nous avons pris depuis ce printemps pour la procédure de conciliation, Mes Luc Recordon et Michel Chavanne et qui nous l’ont confirmé. En particulier, elle est conforme au principe de proportionnalité. Depuis un an, nous avons fait des efforts énormes pour que Tamedia entende nos revendications. Depuis septembre 2017, nous demandons par exemple le gel des licenciements pour une durée de deux ans. Ce printemps, nous sommes allés en procédure de conciliation, lors de laquelle le Président de l’instance vaudoise a reconnu qu’il y avait conflit collectif de travail. Tamedia n’a même pas respecté cette procédure en prononçant 36 licenciements», explique Dominique Diserens, secrétaire centrale d’Impressum. Selon les syndicats, la grève est la seule mesure qui restait à disposition des travailleurs pour être entendu.
Le groupe de presse zurichois s’est donc ravisé suite à la grève et a proposé une séance de conciliation jeudi. Un rendez-vous accepté par les collaborateurs qui ont donc choisi de maintenir la grève en attendant les résultats de cette séance.
Revue de tweets
On ne sauvera pas la presse romande en sauvant @Lematinch papier. Le scandale #tamedia est du domaine de la relation de travail, pas du journalisme.
C’est trop facile de gesticuler politiquement 2x/année devant les calicots de grève et de ne rien faire sur le problème de fond.— Marc Münster (@Munsterma) 4 juillet 2018
#Suisse Scandaleux: la direction de #Tamedia menace les journalistes grévistes de licenciement s’ils ne reprennent pas le travail. Solidarité avec les journalistes et notre affilié @impressumCH https://t.co/6nHH9KZYl7
— IFJ (@IFJGlobal) 4 juillet 2018
Grève Tamedia: signez la pétition! https://t.co/PIp9evQBgu
— syndicom (@syndicom_fr) 4 juillet 2018
Le #dessin du jour de Alex @laliberte :
????#Suisse » Porteurs de journaux »
????????#Tamedia ????⚰️ #presse #greve #PresseRomande ????️#Geneve #Lausanne #media #SuisseRomande pic.twitter.com/YzunyheBFN— Ines Ducommun (@InesDucommun) 5 juillet 2018
#Tamedia prêt à tout pour maximiser ses profits quitte à enterrer un journal et licencier celles et ceux qui produisent l’information : journalistes, photographes, graphistes et pigistes.
Solidarité avec les #journalistes en #grève ! ????#lematin #20min #24heures #tdg @syndicom_fr pic.twitter.com/oxqFHILfIK— Ilias Panchard (@IliasPanchard) 4 juillet 2018
Bonjour, direction de @Tamedia, c’est pour votre personnel que j’ai de la compréhension, et c’est à lui que va ma fidélité. #Tamedia pic.twitter.com/GH5mRsrhYg
— Jean Chr. Schwaab (@jcschwaab) 5 juillet 2018
Sylvain Bolt
Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.
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